samedi 7 mai 2011

Tu penses qui va pleuvoir pis t'es déçu!

He bien pour ceusse de vous qui nous lisez encore (fidèles groupies, vous êtes le gaz d'amour qui rempli notre jauge à prose), sachez que le titre de ce message devait être "peau de crapeau et face de homard" mais pour des raisons d'hygiène et pudeur mal placée, nous avons décidé de parler du temps à place.



Ouais, on avait mis nos kits de pluie facilement accessibles dans nos valises car on raconte qu'en Bretagne y pleut sur un temps rare. Alors on se fait à l'idée et on se gargarise de courage pour affronter les majestueuses tempêtes celtiques. On s'imagine très bien la flotte continuelle, l'humidité poisseuse et les moisissures. Bah, c'est la vie pis c'est notre choix. On avait qu'à rester au pays si on voulait aucunes surprises. Bin croyez-le ou non (pour ce qu'on en saura) y a pas eu une calvasse d'averse du mois d'Avril!! Soleil, soleil et beau bronzage. On va en faire des jaloux obsessifs à notre retour.



Vous z'aviez qu'à partir vous aussi! Nah!



Donc au partir de chez Nic-le-super-duper-master-pro-levain-maker, on fait un ptit 20 bornes jusqu'à la mystique et légendaire forêt de Brocéliande. C'est de là que ça vient les fameuses légendes des lutins pis des fées sexy, les trolls et les nymphettes des bois. Tsé toutes ces créatures qui ne sont pas dans les albums de Tintin. Voilà, alors c'est donc là qu'on plante la toile (illégalement) au pied de l' hôtié de Vivianne ou tombeau des druides (pas des dolmens mais dans le genre...). Céline avait un concert de chevaux sur musique classique et donc on décide (pour la première fois!) de laisser nos vélos aux Korrigans du boutte en les dissumulant habilement sous un grand sapin. On quitte sur le pouce pour Nantes sans trop s'inquiéter...C'est les autres qui sont stressés à notre place...Ptites natures...











On les reprend et on se rend à Lorient où nous attendent fébrilement la tatie Véro, son Stéphane et la jeune fille voilée Yvana. Elle a des grosses mailles sur son châle pour pouvoir aspirer la nourriture à travers.



Je sais c'est dur de voir ça...les lunettes s'agencent pas du tout avec le foulard...triste jeunesse...




Donc on file faire notre tour de la côte bretonne avec un zeste d'huître et une bonne floppée de citron!




Je vais maintenant constituer le message en trois parties;




Tout de prime d'abord, le plusse important, la raison première de notre escapade, la ptite tape sur les fesses, la bine sur le nerf sensible de l'épaule, le verre de lait après un biscuit vraiment trop sucré, j'ai parlé des rencontres! Ouiiii, ces gens responsables de notre joie, qui nous accueillent à bras tendus et qui nous racontent une tranche de leurs vies. Sans eux, pas d'essence dans les mollets (de poulet dans mon cas je vous le rappelle). En ordre d'apparition voici:




Daniel et Martine chez qui ont a cogné pour un espace tentale et qui finalement, à notre bonheur ultime, nous invitent dans un lit (pensez pas croche mes torrieux) et cidre et biscuit au beurre et plein de bouffe tellement qu'on trouve plus de place où la stocker! Quelle rencontre merveilleuse que j'ai envie d'être fleur bleu!
Ensuite dans ce palmarès des bonnes âmes:




Jo Velly! Hey on le rencontre dans un resto ouvrier de la ville de Crozon. Au début, de le voir au bar si tôt et qui nous parle sans gêne de vélo, je penses "tiens encore un alcolo un peu dérangé en manque de chair d'homme". Je me trompe sur toute la ligne laissez-moi vous en passer une moule frite! Le mec, atteint du parkinson depuis 25 ans, est un ancien champion de France de vélo! Le bonhomme nous invite à faire une quinzaine de kilos avec lui. Cé pas pour dire, il nous clanche le vénérable! On le suit avec peine et on lui shake la main pour son courage!!! Comme il l'a dit:"J'vais me redresser pour la photo pour pas avoir l'air trop vieux."



Passons à ceux qui seront notre futur. Ce couple dynamique, jeune de coeur et encore impliqués dans des choix écolos et intelligents. Jacqueline et Gérard (celui-ci de Retournac! Il n'en revient pas que nous ayons travaillé dans une ferme de son village natal.)! Ces deux cyclistes ont fait une tournée européenne semblable à vélo et à pieds. Et c'est pas les enfants qui les empêchent de barauder à gauche et à drette! Un modèle pour nos modestes personnes! On voit sur cette photo le meilleur de Gérard! Il a tout donné pour vous ébahir.



St-malo...Que dire de cette ville (un tantinet trop touristique) fantasque où nous fûmes hébergés par un jeune couple qui favorise le tandem et les araignées de mer (genre de crabe délicieux)! C'est agréable aussi d'être avec des gens de notre âge.... Mais ne vous m' éprenner pas... on aime nos aînés! ! On passe du temps de qualité en leur présence et même qu'on serait rester encore un tit peu...











Et non sans le moindre, une nounou (Gigi de son surnom! Comme moi!) Ghislaine et son pince-sans-rire Miguel ainsi que la timide mais non moins jolie Florine! Des joyeux lurons qui s'ouvrent à nous pour nous border le derrière d'un peu plus de nouilles! Comment les remercier? En mettant une de mes innombrables pictures de salle à manger!



Voilà un portrait exhaustif (un mot dont je rêvais depuis longtemps que j'sais pas exactement ce qu'il veut dire mais qui sonne bien. Donne moi des mots qui sonnent qu'à chantait notre Céline Dion) de nos anges-gardiens!




Vient ensuite les quelques fois loufoques endroits où nous posâmes notre tente. Sous des arbres dans un parc publique en face d'un camping ??; à même le sol bétonné dans un plan d'eau qu'un mec louche se gare pas loin et qui sort pas de sa voiture et fait aucuns sons et que ça nous stresse pendant une heure (voir nos gueules de pas rassurés); dans une ville dont j'oublie le nom où y a que des riches qui ne nous désirent pas plus qui faut et que finalement on demande à un mec qui nous souriait à s'en fendre la face et qui nous annonce qu'il est le proprio du camping d'à côté mais qu'on peut dormir sur son terrain for free; ainsi que les nuits sur les bords de mer à la sauvage et ça nous excite car c'est dangeureusement interdit!




















Quelle catégorie! De l'action, de l'émotion en concentré! Du réel, du vécu, la vie sauvage à l'état de pure bestialité! Le retour aux puits de notre humanité déficiante, la source où nous abreuvons notre cri primal!




Et voici finalement les paysages! C'est doux et innofensif. ça coûte que dalle et pourtant si gratifiant pour notre esprit. On voyage d'un seul clique, on rêve l'impossible et on peut pratiquement sentir l'odeur saline des vagues et des corps en bikini. On imagine très bien nos doigts citadins sur les surfaces rugueuses des châteaux en décrépitudes. En final, le Mont St-Michel, ce piton rocheux pieux direct sur la plage. On s'approche de Dieu.











































J'ajoute une dernière catégorie pour détendre l'atmosphère rendue lourde par un si long texte. Voici pour le plaisir des sens, pour cesser tout tracas, redonner un peu de tranquillité à nos tourments, un baume de rigolage, des images attendrissantes et drôles, un clin d'oeil ironique au pessimisme et au découragement. Une offrande de belles gueules pensives à saper le moral au funeste et au grotesque.



























Nous voici donc parti pour la Beauce, la terre fertile, le grenier de Paris, l'horizon plat de blé à perte de vue que Zola comparait à l'océan (je chus cultivaté pas mal)! On fait un dernier tour avant notre retour...Aujourd'hui que j'écris ce touchant hommage à la vie, nous fêtons notre un an de voyage!



mercredi 30 mars 2011

Une interlude chez tonton Bruno!

Juste quelques images de la côte bretonne et du cimetière de bâteaux morts, visitée en compagnie de tonton Brubru.
J'ai déjà écrit les 4 derniers messages alors j'en ai marre et j'ai plus de temps car on repart demain matin tôt pour retourner (car nous sommes dans la belle-famille pour un spectacle de symphonie équestre...quessé ça??) en stop dans la forêt de Brocéliande où nos vélos nous attendent patiemment sous un gros sapin. J'ai passé suffisamment de temps sur l'ordine alors à la prochaine!!






Cette image de quessé que cé ça, c'est en fait des Pousse-pieds! ça se mange...

Moi et mes mains baladeuses...

J'ai pas pu résister à la tentation...

Chez le maître incontesté de la boulange-paysannière


Vous imaginez-vous notre chance? On lit pleins d'articles sur le ultimate-of-god fondateur de la paysannerie-boulangère (Oui toi qui a la main levé au fond? Oui c'est la même signification que la boulangerie-paysanne mais inversé (haaa vous êtes formidablement trognons quand vous me posez ce genre de question si naïvement charmante)) et tiens, on se dit pourquoi-t'y pas qu'on essaierait de le contacter (à ce moment on était chez Papa Tony en Toscane en Octobre je vous le rappelle) pour par tout hasard ptête bin aller faire une formation sur ce métier qui nous captive de plus en plus?!
Wow super méga trippant! Il nous parle sur skype (élément avant-gardiste supérieur de tout homme qui vit dans son temps et qui épouse son époque) et semble vivement intéressé à nous rencontrer! Exclamation à peine contenue de joie (Céline pas moi. Je suis de marbre comme l'impose ma condition de mec orgueilleux et au-dessus des affaires matérielles et émotionnelles exclusivement réservées au femelles humaines). Nous attendons avec impatience la rencontre. Nous nous forgeons mil et un scénario de notre échange avec le supreme-master-bread! He bien laissez moi vous dire que notre aventure chez Nicolas dépasse toutes nos attentes!
Non seulement ils (Nicolas et laetitia et Antonin et Siloué dit Bidou) nous accueillent à bras zouverts mais en plus du plusse nous invitent à coucher sous leur tendre chaumière à Le Rocher ou The Rock (ça sonne plus tape-à-l'oeil en anglais).
Tu veux tout connaître du secret ancestral de la boulange artisanale Bretonne? T'aimes le levain au ptit son (la coque du blé qui est abrasif infortunatly pour notre estomac intérieur délicat d'homme blanc mais qui, une fois pré-digéré par le levain est par magie druidique digestible)?
Comment concevoir ne serais-ce qu'une seule micro-seconde un parcours de vie sans trier son grain avec une vieille croûte de machine à l'ancienne qui, tel nos aînés, ont bien des choses à nous raconter?
Tu peux pas te passer une minute du four à bois à l'ancienne (le feu est allumé à l'intérieur même du four pour un goût unique à l'essence de bois!)?
Tu peux difficilement imaginer ta vie sans une croix celtique dans ton jardin pour te protéger des gnomes des forêts millénaires de la Brocéliande?
Tu tremble à l'idée paniquée d'un simple instant privée du privilège sacré de frôler des moutons noir et blanc et d'un agneau qui coure après les poules? He bien viens chez Nick-the-divinity-of-panification!
Il nous apprend patiemment l'art de touiller la farine pour bien la mélanger et lui donner un peu de chaleur. Céline met les mains à la particule blanche cassée et sèche pour vitaliser en énergie purificatrice la pâte en devenir.
Sans oublier l'étape trop souvent mise de côté par les boulangers conventionnels; le mélange doucereux de la mixture pour bien intégrer chaque atome de blé avec son élément eau à triple osmose inversée (je niaise pas). Il est important de prendre le temps nécessaire pour permettre aux glutens d 'ingérer, à son rythme, l'eau.
Ensuite vient les rabats de la pâte (après un repos bien mérité. Ouais car je voudrais bien vous y voir vous!) pour donner de la tonicité, c'est-à-dire une bonne élasticité liée à une expansion de la pâte. Pour ce faire, il est recommandé de tapoter la pâte d'une sensuelle manière. Des caresses sur cette peau molle qui nous rappelle étrangement les fesses de la Castafiore (Trademark de Nicolas).
Nous passons suivamment au façonnage et à la création d'une petite boule d'amour!
l'apposition du tapon de pâte dans les paniers pour la levée. Parallèlement, nous allumons le feu dans le four et attendons que les briques redistribuent une chaleur équivalente à environ 400°C.


Ne pas oublier d'allumer son feu avec une cigarette au bec comme le prouve notre creator-of-divine-grains!
Nous enfournons nos petiots encore mous, après une incision celtique habile du prophète-poète-froment, pour les défourner (après le groupe métal ENFOURNATION, voici DEFOURNATION!) et les entendre croustiller, un frétillement signe de bonne cuisson. On enlève les braises qui s'acharnent sur le cul du pain et voilà!!

On termine évidemment sur un cliché à table après une goinfrerie de galettes bretonnes-cochonailles! On ne défait pas les bonnes habitudes!
Voilà folks! On repart à l'aventure avec notre tournée de la Bretagne pour le mois d'Avril!